DANS UNE PAIX BUISSONNIÈRE
Je vole en crayonnant la nuit
Que voile - en rayonnant - la pluie
Le bastringue sillonne l'écart -
D'où sa carlingue scie les phares
J'écris le jazz dans la tempête -
Plein gaz s'étrille ma tête
Où avaient fourmillé des paroles
Aux rêves habillés de chair molle
Sitôt revenu du sommeil
Que bientôt - mis à nu - le ciel -
Mauve jusqu'à sa renverse -
Fait se sauver - gelée - l'averse
Sa pâleur découd tous les murs
De leur couleur sourde d'albâtre …
S'ouvre de nouveau le théâtre
Qui retrouve ce pauvre aveu
De ne couvrir l'Homme et ses vœux
Pour une secrète échappée
Dans une buissonnière paix
Quelles plaies sur la scène en place :
Arène qui déploie les traces
Où se replient toutes blessures
Dans un travail que rien n'assure
Ce petit matin où s'enfuient
Les rêves mutins de la nuit
Ne ravive que l'énergie
Pour n'avoir à dire : ci-gît
L'ami de toutes les promesses
Est l'ennemi de la paresse
Mai si le temps fait son travail
Ce sont printemps - vaille que vaille -
Dans nos cœurs qui ne vacillent pas
Pour l'attente qui marche au pas
Et chaque jour où la solitude
Rougit de toute certitude
Liée aux amours - à l'amitié
Ne rage d'être délié
D'autres promesses non tenues
Où un Pouvoir disjoint la tendresse
De toute paresse ingénue
Ajourant les nuits - d'allégresse