Poèmes

CONTRE LA DÉRIVE NOS RÊVES GRISENT

par Alain Minod

Le 17-10-2020

CONTRE LA DERIVE NOS RÊVES GRISENT

Quand le silence meurtri de l'oubli
S'augmente d'une science délétère
Qui ne voit – hantée aux bruits qui s'y plient -
Cette voix tentée par bris de lumière ?...

Or l'oubli de l'oubli ne perd chemin
Qu'en se percutant à lumière entière
La voix alors tendue se prend en main :
Voit les plis du temps hors-abri de pierre

La prière hors-hasard attend le prix
Atteint du silence quand l'art aux sens sonne
Science-éclairs pour phares mutins en tonnent :
« Enragés cris-destin en pierre écrits ! »

Où s'éteint hasard – en cage tenu
Pour casser les moindres chants de la terre
En désarçonner secrets et mystères
Traits d'orage – éclairs sont-ils mis à nu ?...

Rendez-vous mouillés par le sel des jours
Ne sont rouillés en recherches nouvelles
Epuiser leur train – voler les séjours
De leur veille où s'égrène la vie belle ?

Tous ces grands soleils et tous ces trous noirs
Que hasard croisant pensée illumine
Et l'éveil de l'enfant pressé de voir :
Vieux et jeunes où les rêves s'animent

En une âme et un corps : tout l'univers
Tout drame est au décor que l'on y pose
S'il s'accorde à leur gamme sans revers
C'est que la trame d'amour encore ose

Guerre veut faire ménage en la paix
Enfer qui tient en gage l'espérance
Tous confondus : ses moles sont « épées »
Pour tuer école en son dû de patience

Oui ! Seuls à seuls – nous sommes agrégats
Et nous nous saoulons en sonnant Misère
Façonnons en ce bousculant dégât
Véhicule où sonne habit de lumière

Qui renvoie encore au monde l'écho
De nos rêves appuyés par la brise
D'automne pour convoyer en égaux
Train de Justice et Nature qui grise

Qu'armée d'infini : la voix du poète
S'entende aux modulations du silence
Dans les bruits qu'elle enfile pour sa fête
Au nid des prosécutions de son sens

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