Poèmes

COMPTER SUR LA RONDE DES CŒURS

par Alain Minod

Paris Le 11-11-2020

COMPTER SUR LA RONDE DES CŒURS

Un air glacial redouble la chaîne des corps
Solitaires et pressés – chuchotant à peine
Ils glissent sans-cesse accordés aux fontaines
De p'tits cris d'enfants résonant dans le décor

Ce monde ne pétrifie leur désir de paix
Et même avec son ombre torve il ne dispose
De la ronde des cœurs se sauvant du clapet :
Courage abondant – pétri d'élixir de rose

La nuit ne tremble de trêve en rues désertées
Car leurs lèvres ne luisent point d'un armistice
Le travail bruisse encore de son sacrifice
Rabaissé – il ruisselle au corps de Liberté

Tout proche se tient en noir luisant : La Marianne :
Souffle non épuisé pour l'espoir des « Gavroches »
Elle les appuie en s'offrant comme compagne
Tendre Paris ! Tu les vois la mettre en leurs poches !

Et vous gens de grand âge!Où donc demeurez-vous ?
O Cœurs meurtris ! Vous avez tourné tant de pages
De Paris jusqu'aux plus forts de ses rendez-vous
Que – sans vous – qui peut lui rendre vivant hommage ?

Mais veut-on donc détruire l'âme de Paris ?
Pour « cent dieux » ? Veulent-ils vraiment qu'il se suicide
Au mépris de ses cent mille lieux jamais vides
Quand toute pleine vie n'y a été tarie ?

Ces « dieux » croient se passer de son humanité
Ce qui est impossible – même à la transplanter
Dans le fictif d'un pieux savoir sans corps ni âme
Leurs «  actifs » commandent santé – pour notre drame

Mais Paris n'a pas fini de se réveiller
Car pauvre peur ne le tient déjà plus au ventre
Il sera bien marri celui qui – fin décembre -
Ne lui lâche bride afin de le surveiller !...

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