CLAIRE BATAILLE D'AMOUR DU POEME
Il y a ces cœurs en cohortes insondables
Et tous ces vainqueurs d'amour aux portes aimables
Pour tout ce temps fertile qui bat la chamade
Où nous pourrions là nous dire bons camarades
Nous inventorions des issues toutes joyeuses
Au labyrinthe que nous impose la Gueuse
Déjà – ici – nous accueillons le bel exil
Et nous ne marmonnons plus en quête d'une île
Nous grandissons dans nos mains le glorieux courage
Que nous aurons fait briller sans aucune rage
Et du précipice de la fausse distance
Nous sortons sans sacrifice de la présence
Alors – claire bataille de notre poème -
Nous creusons au lit de son travail pour qu'il sème
Les lumières de la nuit dans son petit bruit
Nous avalons le verre tout plein de l'ennui
Mais nous ne brûlons pas aux ailes des amants
Qui comblent fêlure d'un monde désarmant
En nous accordant au vol au sein de son charme
Pour qu'il touche le sol si profond de nos âmes
La mesure alors de leur mètre à calculer
Les chemins où – heureuses – elles s'en sont allées
Ne dépend de maîtres qui leur ordonnerait
Une voie unique où pouvoir s'aventurer
Le poète aussi s'arme de cette puissance
Son âme qui du hasard fait bel art et science
S'instruit de l'éveil et de la veille aux rencontres
La musique et le sens de ses vers le démontre