Poèmes

Bienheureux sommeil

par Jean-Michel Bollet

On dit sur le sommeil des choses d’épouvante
Alors qu’il répare les chemins cabossés
Empruntés la journée dans la peur éprouvante
A risquer de rouler dans de profonds fossés.

Il se dit qu’il craindrait de vouloir surveiller
Le cœur qui lui confie de sa nuit le lent songe
Alors qu’il n’est venu que pour l’émerveiller
Par ses tours de magie haïs par le mensonge.

Il choisit l’eau du bain dans laquelle il nous plonge,
Milieu délicieux, heureux et merveilleux,
Nous berçant du remous de l’onde qui allonge
Nos mers vertes et bleues quand sont fermés les yeux.

On sait qu’il nous apporte une assistance accorte
Et, à la blanche aurore, il s’en va se doucher,
Une fois réveillé, en passant la grand’porte
Aussi tranquillement que le soir au coucher.

Et dès qu’il s’est enfui, oh, comme on est moroses
En regrettant la fleur dans un drap de vapeur
Qu’il posa tendrement sur nos paupières closes
Et sur le front plissé habité par la peur.

Ce court segment mortel serait triste à mourir
S’il ne s’occupait pas de notre âme à la quête
D’un endroit chaleureux où pouvoir se blottir
Avant que le corps ne reparte à la conquête.

Coma, inégal mal aux affres du trépas,
Abats la calomnie et rassure la vie
En lui disant ceci : Non, je n'apparais pas
Pour agréer que ton âme soit asservie.

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