Sur ses larges bras étendus,
La forêt où s'éveille
Flore
A des chapelets de pendus
Que le matin caresse et dore.
Ce bois sombre où le chêne arbore
Des grappes de fruits inouïs
Même chez le
Turc et le
More,
C'est le verger du roi
Louis.
Tous ces pauvres gens morfondus,
Roulant des pensers qu'on ignore,
Dans des tourbillons éperdus
Voltigent, palpitants encore.
Le soleil levant les dévore.
Regardez-les, deux éblouis,
Danser dans les feux de l'aurore.
C'est le verger du roi
Louis.
Ces pendus, du diable entendus,
Appellent des pendus encore.
Tandis qu'aux deux, d'azur tendus,
Où semble luire un météore.
La rosée en l'air s'évapore,
Un essaim d'oiseaux réjouis
Par-dessus leur tête picore.
C'est le verger du roi
Louis.
Envoi
Prince, il est un bois que décore
Un tas de pendus enfouis
Dans le doux feuillage sonore.
C'est le verger du roi
Louis.
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012