Fleurs non épanouies au gel de vérité
Dans l'aurore après nuit trouvent avec lumière
Et vif chant du merle : leur vraie soif de beauté
Si grand vent déferle elles pollinisent fières
C'est le moment d'enchanter et il n'y a sorcier
Qui puisse y éventer leurs envies printanières
Qu'hiver insiste encore – leur temps coiffe liés
Leurs bourgeons en leurs corps vibrant en terre et pierre
Nulle guerre du froid ne pourra plus vraiment
Pousser là à l'étroit leur liberté qui monte
Jusqu'au milieu des fers – le chant de leurs amants
Cultive leur bel air qui grandit notre monde
Elles disent les secrets en veille de l'Humain
Et portent les attraits du soleil à nos portes
Or que la neige insiste – ayant levé nos demains
En son affront : résistant – elles se trouvent fortes
Nul ne peut spéculer – nulle part : sur l'éveil
Qui ne peut s'avaler qu'en bulles-camisoles -
De toutes ces fleurs qui poussent sur tous sols
Même notre vif pleur en féconde réveil
Oui ! Qu'on les piétine – qu'on asperge bourgeons
De poudre assassine – qu'on les massacre aux racines
Pour « Assainir » la Terre qui alors se ravine
Nul être ne s'y perd : elles vont aux surgeons
Et les arbres au savoir – vivement pour accueil
Refont la mémoire que nul s'il les affame
Ou les empêche de boire en leur si humble seuil
Ne trouve en son miroir sans éclats et leur drame
Partout leurs vérités refont monde aujourd'hui...
A tuer leur liberté et leurs droits de croissance
Rien ne peut s'inventer que le gel de leur science :
C'est guerre à tout gâter et tout mettre en nuit.