AU-DELÀ DE LA JUNGLE DES MOTS
Tout peut se perdre dans la forêt
Où s'exténue le silence
Les mots sont alors
Une jungle où
Le sens
Se meurt – expatrié de la poésie
Soupirant aux accents glacés du hasard
On voudrait trouver les nombres du lieu
Dans une branche en rameaux
D'images initiales
Et sonner l'amorce d'une écriture
Désenchaînée
Un arbre tenu à l'hiver
Draine l'ombre chaude du verbe...
Rentré dans ses filets
Il attendait que creuse
La nuit en eux...
Il est là : le rameau pris
Par la lumière blafarde...
On entre dans la ville
Pour y lancer la veille...
C'est un chant sans le nombre de la musique
Un chant qui retentit comme
Un coup de semonce
Dans les bras
Du silence
Où s'abandonne
La solitude
La jungle s'ouvre en un chemin
Qui vibre à l'infini
Avec la plus serrée des ardeurs
On n'aura pas jeté les dés
Mais toutes les voix
Ici s'entremêlent
Et vous tirez
Fortune
D'y entendre la vôtre
Alors les méandres du verbe
Qui ne tombe jamais
Dans un autre vide
Que constructeur
Ont des doigts
Très fins
Au croisement des sourires d'amants
Juste là s'harnache le cheval fou
De l'écriture errante...
On dansera sur
Le pont des
Soupirs
Et la branche en rameau ne rappelle
Que le lointain où l'on
S'était aventuré...
On ne prie plus
Mais tant de cris modulés
Voudraient passer
La frontière
Des mots
Que l'on se rehausse à la parole du proche
Quand elle vient dire le monde
Et son théâtre étroit
Voilà que l'exil dérobe le poème
Dans la nuit de toutes
Les nouveautés -
De tous les
Accueils
Illimitée mais pleine peut être la joie
Du lointain devenu proche
A travers tout chemin
Éclairé
Qui passe la jungle des mots
Et ouvre – ré-ouvre
La ville