Nous voici seuls sur le rivage,
Où nous délions ensemble
Sous un ciel encore gris,
La corde de tristesse
De nos années d’amour.
L’eau de nos yeux décrit
Cette diabolique journée
Qui met fin au coup de cœur
De cette soirée d’automne,
Il y a bientôt trois ans…
L’on se regarde l’un l’autre,
On se hait comme on s’aime;
Pas un petit sourire,
Un baiser pour nous apaiser
Avant que la nuit s’annonce.
Dans un flot de larmes,
Nous faisons des adieux
Aux amours folles, incertaines
Fixées par le destin
Pour combler de malheurs.
Là- bas dans mes pénattes,
L’absence déchire mon sein
Je garde en moi le blâme
De ne pouvoir attendrir
Ta jalouse colère…
Soudain la nuit…pleine d’audace,
Sonne l’heure de la volupté
Pour fortifier mon délire ;
Ma rose un peu pâlie, morte
Rend ma vie vide, banale.
Nuits blanches et lamentables,
Cœurs meurtris, l’on se joigne
Dans des pensées amères,
Résumant cet amour perdu
Dans l’océan des âges…
Des larmes encore tièdes,
Des mots d’élégie, griffonnés
Sur un écran de pensées
Traduisant des regrets,
Des meurtrissures de cœur.
Mais toi dans ta demeure,
Triste et furieuse, l’air maussade
Acceptes malgré toi
Les souffrances mortelles
Dont ton âme est atteinte.
Au sujet de Maurice Oreste
A Propos
Poète, écrivain et romancier haitien, Maurice Oreste habite aux Etats-Unis d'Amérique depuis près de 30 ans et reste encore fidèle à sa culture. Il a dans ses cartons trois recueils de vers: “Assez, cent fois assez” dans lequel le poète chante les malheurs de son pays. Ce recueil est à la fois patriotique et engagé à la cause haitienne; n’a- t-il pas dit lui-même: Haiti est en même temps ma passion et mon obssession? Dès lors, nous comprenons pourquoi nous fait-il sangloter devant le Bicolore qui pleure et notre pays tout entier en train de s’engloutir…Une lutte armée contre les apatrides, les opportunistes, les grands-mangeurs, ceux du monde pourri, ceux qui d'une façon ou d'une autre ont causé le malheur d'Hati. Cette oeuvre représente non seulement sa foi patriotique mais surtout l’évangile de la misère d’un peuple qui a faim, condamné à subir les séquelles de la misère. Dans son second recueil titré “Bains de Larmes”, nous allons faire connaissance avec un poète élégiaque . Ce qui nous touche le plus à travers cette plaquette est la sensibilité du poète dans le malheur tel qu’il le confie dans “Tristesse”, une âme déchirée dans “A ma Mère”, les cris d’un coeur endolori dans “Regrets”. Il semble que le poète ait signé un pacte avec la fatalité puisqu’il ne peut pas se passer des souvenirs macabres qui engendrent l’affliction, le désarroi, des bains de larmes, des souffrances amères , du remords, de l’effroi et des jours de malheur.
Dans sa troisième plaquette le poète sonne les heures solennelles de sa vie, il se débarasse des sentiments compliqués de son coeur. Jean Gilbert Bernard qui a prefacé “Assez, cent fois assez écrit: “Pour ceux qui cherchent à se régaler de beaux vers d’amour, ce sera dans “ Cris du Coeur”. Plus tard, dans son Avant-propos, Frederick Cotteau, professeur de sciences sociales à l’Université Catholique de Montréal dit ceci:” Dans ce recueil de vers on trouve l’exaltation la plus vive et l’éblouissement devant la beauté. Cette oeuvre nous fait lier connaissance avec un poète charnel qui a su envelopper dans une certaine délicatesse sa poésie érotique”.
Son roman "La voix de l'Ombre" publié en 2011 dans lequel l'auteur met la culture haitienne en exergue a connu un succès fou, des journaux et revues en France, au Canada et au Sénégal font l'éloge de l'authenticité de l'oeuvre...Sur ce site, vous aurez la chance de lire quelques oeuvres littéraires de Maurice Oreste, n'hésitez point d'y afficher des commentaires.
Poème publié et mis à jour le: 21 November 2013