Au temps heureux que ma jeune ignorance
Receut l'enfant qui des dieux est le maistre
Vous congnoissant qu'il ne faisoit que naistre,
Voulustes bien le nourrir d'espérance,
Mais puisque vous et sa persévérance
L'avez faict grand plus qu'aultre onc ne peult estre
Au lieu d'espoir vous le laissez repaistre
Seul à part luy de mon mal et souffrance,
Ne pour essay que je face, ou effort
Possible m'est l'oter de sa demeure,
Car plus que moy il est devenu fort,
Maugré moy donc il faut qu'il y demeure,
Mais maulgré luy aussi ay ce confort
Qu'il sortira aumoins mais que je meure.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012