Vous fûtes bonne et douce en nos tristes tempêtes,
L'Esprit et la
Raison parmi nos fureurs bêtes.
Et si l'on vous eût crue au temps qu'il le fallait
On se fût épargné tant de chagrin plus laid
Encor que douloureux, puis lorsque sonna l'heure
Définitive où d'espérer n'était qu'un leurre
Dorénavant, du moins vous fîtes pour le mieux
Quant à tel modus
Vivendi moins odieux
Que cette guerre sourde ou cette paix armée
Qui succéda l'affreux conflit.
Soyez aimée
Et vénérée, ô morte inopportunément !
Qui sait ?
Vous là, précise et sûre au vrai moment.
Votre volonté, toute indulgence et sagesse.
Eût prévalu sans doute et nous eût fait largesse
D'un pardon mutuel obtenu par son soin :
Tout serait pour le mieux avec °
Dieu pour témoin ;
Mais
Dieu n'a pas voulu, qui vous a donc reprise
Pourquoi ?
Dormez, ô vous, sous votre pierre grise,
Qui fîtes le devoir et ne cédâtes pas.
Dormez par ce novembre où ne peuvent mes pas
Malades vous allez porter quelque couronne :
Mais voici ma pensée, ô vous douce, ô vous bonne !
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012