Poèmes

A Gustave Lerouge

par Paul Verlaine

Paul Verlaine

La vie est vraiment si stupide que, ma foi !
J'ai, devant cette perspective plus que bête.
Résolu de n'être absolument qu'un poète
Sans plus et de vieillir ainsi, ne sachant quoi

Que ce soit que d'aimer au hasard devant moi.

Aimer pour ne haïr, aimer d'amour honnête

Ou non, d'estime ou d'intérêt, en proxénète

A moins qu'en martyr, et n'ayant plus d'autre émoi !

Lerouge !
Et vous ?
Tout cœur et toute flamme vive.
Qu'allez-vous faire en notre exil ainsi qu'il est,
Vous, une si belle âme en un monde si laid ?

Bah ! faites comme moi, dussent trouver naïve
Votre ample expansion ceux forts que vous fallait
Aimer sans fin ni loi.
Et qui m'aime me suive !



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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