Poèmes

Vœux du Poète

par Valery Larbaud

Valery Larbaud

Lorsque je serai mort depuis plusieurs années,

Et que dans le brouillard les cabs se heurteront,

Comme aujourd'hui (les choses n'étant pas changées)

Puissé-je être une main fraîche sur quelque front!

Sur le front de quelqu'un qui chantonne en voiture

Au long de
Brompton
Road,
Marylebone ou
Holborn,

Et regarde en songeant à la littérature

Les hauts monuments noirs dans l'air épais et jaune.

Oui, puissé-je être la pensée obscure et douce

Qu'on porte avec secret dans le bruit des cités,

Le repos d'un instant dans le vent qui nous pousse,

Enfants perdus parmi la foire aux vanités;

Et qu'on mette à mes débuts dans l'éternité,

L'ornement simple, à la
Toussaint, d'un peu de mousse.



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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