Veux-tu que je te lise
Assise dans la marge
Tu me regardes
Je prends un air sérieux
Est-ce sérieux la poésie
Tes paroles bourdonnent
Se taisent
Bourdonnent
Ce bruit m’agace
Je grogne un peu
Tu te balances sur ta chaise
Bougonne
J’ai perdu quelques cailloux
Fragile les mots
Tu es la meilleure des gommes
Et je m’entête jusqu’à t’oublier
Tu ne m’écoutes pas
Dis-tu
Ta voix si haut-perchée
Lointaine
Presque étrangère
Je t’écris de La Terre de Feu
Une lettre d’ici
Où que je sois
Ton empreinte
Le vent cette folie
Me poursuit
Et mes doigts qui peinent
A jeter l’encre
Tout en moi chavire
Passer du singulier au pluriel
J’esquisse la forme de ton visage
Jusqu’à te toucher
Dis-tu
Je me dépose à tes pieds
Veux-tu que je te lise
2015-08