Sans laisser de traces
J'égrène les jours et les années
Et cette ombre tenace
Toujours sur mes basques
Suis-je assez léger
Pour fuir le déclin
Me détacher enfin
Des dernières amarres
Je m'engouffre dans la bouche du temps
Les yeux ouverts
Serein
Et pourtant couronné d'impostures
Petits arrangements recouverts par l'oubli
Homme aux pieds d'argile
Vase aux mille fissures
Qui ose encore chanter
La beauté et l'azur
Si frêle et dérisoire
A vouloir s'envoler
Sur cette étrange piste
Je m'élance
Encore et encore
Toujours lâchant du lest
Étirant à l'extrême mes chairs mes membres mes os
Plus décharné qu'un Giacometti
Je ne renoncerai jamais
A tutoyer les mots.
2011-02