MAMELIKA MAMELIKA
(Petite maman petite maman)
Aimait t'appeler Benjamin Moloïsé
Ton fils n'est pas mort
Car j'entends encore au loin son chant d'espoir
J'entends encore sa douce épouse et ses deux enfants
Fredonner l'hymne glorieux
NKOSI SIKELELE AFRIKA
(Que Dieu bénisse l'Afrique)
J'entends encore au loin tout ton peuple
Scander à pleines dents
AMANDLA AWETU ! AMANDLA AWETU !
(Le pouvoir au peuple ! Le pouvoir au peuple !)
Benjamin Moloïsé, toi mon ami
Toi mon frère, non par le sang mais par le verbe
Je te le dis :
TU N'ES PAS MORT
Car j'entends toujours au loin ton chant d'espoir...
Benjamin Moloïsé, toi le poète assassiné
Toi le moulin à palabres
Que l'on a voulu réduire au silence
Je te le déclare :
TU N'ES PAS MORT
Car j'entends toujours au loin fredonner ton peuple
KOSI SIKELELE I AFRIKA
Benjamin Moloïsé
Est-ce bien toi mon ami, mon frère ?
Est-ce bien toi que j'entends zinzinuler
Au monde entier
Ce cri de rassemblement
Ce cri de ralliement
Ce cri plein d'espoir
Ce cri plein de liberté ?
AMANDLA AWETU ! AMANDLA AWETU !
(À Benjamin Moloïsé, 28 ans, poète et père de deux enfants,
exécuté le 18 octobre 1985 par le régime d’apartheid de Pretoria)