Un jour viendra
où il n’y aura plus à pousser les vitres pour qu’elles tombent,
ni à enfoncer les clous pour qu’ils soutiennent,
ni à marcher sur les pierres pour qu’elles se taisent,
ni à boire le visage des femmes pour qu’elles sourient.
Commencera la grande union.
Dieu lui-même apprendra à parler
et l’air et la lumière
entreront dans son antre de craintives éternités.
Il n’y aura plus alors de différence entre tes yeux et ton ventre,
ni entre mes paroles et ma voix.
Les pierres seront comme tes seins
et je ferai mes vers avec les mains
pour que nul ne puisse désormais se méprendre.
Extrait de:
1989, Poésie Verticale, (Fayard) Poème publié et mis à jour le: 11 August 2019