Poèmes

Trilogie de L'Aube

par Serge Safran

I

Au bord des larmes

et du mourir

de rire noir et de nourrir

des maux toujours

d'horreurs sans nom

sans dire au seuil des souvenirs

l'angoisse nue et si commune

au coeur du coeur des repentirs

dès le matin avant les pleurs

avant la nuit dans le mouroir

des mots de tous les jours

au bord des larmes

et des rumeurs

moribondes qui abondent mais non

tout est immonde sans harmonie

ni art ni autres mots toujours

comme la mort bracelet montre

avec des trous pour dire l'heure

les dates sur la tombe où tout meurt

mais respire d'ombre et de bonheur

sans rime ni raison ni saison

ni l'horreur de redire en son nom

l'héritage en amont des adieux

comme des fleurs figées au fond des yeux

II

Toutes ces larmes

en blocs de marbre

ces montagnes de douleurs

ces océans dans le sang

ne sont ni l'image en mal

d'ironiques torpeurs

ni mouvements d'humeur

passagers mais bon sang

c'est la mort couperet sur la nuque

si certaine des malheurs

sans image que reluque

l'idiot des hautes rives

et d'errements sans fin

car rien n'arrive c'est certain

sinon l'horreur de croire que le mal

n'est rien que l'envers de vivre

III

Trilogie de l'aube ou quatuor d'hier la nuit remue l'épaule de l'horreur la douleur n'est rien auprès des sables du désert mouvants dans les yeux des voisins sans orgueil ni
haute idée d'enfance en façon de cercueil pour achever la nuit le silence enfoncé dans les yeux dans la chair en souffrance fanée au fond c'est quoi d'avoir tort ou raison
mourir n'abuse que les yeux



Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017

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