I
Au bord des larmes
et du mourir
de rire noir et de nourrir
des maux toujours
d'horreurs sans nom
sans dire au seuil des souvenirs
l'angoisse nue et si commune
au coeur du coeur des repentirs
dès le matin avant les pleurs
avant la nuit dans le mouroir
des mots de tous les jours
au bord des larmes
et des rumeurs
moribondes qui abondent mais non
tout est immonde sans harmonie
ni art ni autres mots toujours
comme la mort bracelet montre
avec des trous pour dire l'heure
les dates sur la tombe où tout meurt
mais respire d'ombre et de bonheur
sans rime ni raison ni saison
ni l'horreur de redire en son nom
l'héritage en amont des adieux
comme des fleurs figées au fond des yeux
II
Toutes ces larmes
en blocs de marbre
ces montagnes de douleurs
ces océans dans le sang
ne sont ni l'image en mal
d'ironiques torpeurs
ni mouvements d'humeur
passagers mais bon sang
c'est la mort couperet sur la nuque
si certaine des malheurs
sans image que reluque
l'idiot des hautes rives
et d'errements sans fin
car rien n'arrive c'est certain
sinon l'horreur de croire que le mal
n'est rien que l'envers de vivre
III
Trilogie de l'aube ou quatuor d'hier la nuit remue l'épaule de l'horreur la douleur n'est rien auprès des sables du désert mouvants dans les yeux des voisins sans orgueil ni
haute idée d'enfance en façon de cercueil pour achever la nuit le silence enfoncé dans les yeux dans la chair en souffrance fanée au fond c'est quoi d'avoir tort ou raison
mourir n'abuse que les yeux
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017