Trés doulz ami, or t'en souviegne
Que au jour d'ui je te retien
Pour mon ami, et aussi mien
Vueil je que tout ton cuer deviegne;
Car c'est la guise, et bien l'entens,
Entre les amans ordennée,
Que le premier jour du printemps
On retiengne ami pour l'année.
A celle fin que l'amour tiegne
Un chappellet vert fait trés bien;
On doit donner chascun le sien,
Tant que l'autre année reviegne
Trés doulx ami, or t'en souviegne.
Si t'ay choisi et bien attens;
Car m'amour te sera donnée;
Grant peine as souffert, mais par temps
Te sera bien guerredonnée.
Afin que la guise maintiengne
Le jour
Saint
Valentin, or tien
Mon chappellet, mais ça le tien,
Je t'ameray, quoy qu'il aviegne,
Trés doulx ami, or t'en souviegne.
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017