Une foule d'amants, que chez vous on tolère,
De vos facilités cherche à s'avantager ;
La patience même en serait en colère,
Etes-vous un butin qu'il faille partager ?
N'avez-vous rien à craindre, et rien à ménager ?
Quoi ! tous également attendent leur salaire ;
Avez-vous résolu de me faire enrager
A force de vouloir éternellement plaire ?
Enfin, si je suis las de ce que cent rivaux
Se disputent le prix qu'on doit à mes travaux,
Vous devez l'être aussi de ce qu'on en caquette ;
Votre honneur est en proie aux escrocs, aux filous ;
Et si vous excellez en l'art d'être coquette,
Je n'excelle pas moins en l'art d'être jaloux.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012