Il est vrai que vous êtes si belle
Qu'après vous il n'est rien qui me puisse ravir ;
Mais cessez d'être si cruelle,
Ou je cesse de vous servir.
Ne croyez pas qu'il soit possible
Que mon cœur soit en feu quand le vôtre est glacé ;
Pour chérir une âme insensible,
Il faut être bien insensé.
Je fuis les beautés plus divines
Quand le moindre mépris est parmi leurs appas ;
Même, à cause de leurs épines,
Les roses ne me plaisent pas.
Angélique, tâchez d'apprendre
Comment on peut longtemps un amant posséder
Car vous savez l'art de tout prendre,
Mais vous ne savez rien garder.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012