Ne dites pas : la vie est un joyeux festin ;
Ou c'est d'un esprit sot ou c'est d'une âme basse.
Surtout ne dites point : elle est malheur sans fin;
C'est d'un mauvais courage et qui trop tôt se lasse.
Riez comme au printemps s'agitent les rameaux,
Pleurez comme la bise ou le flot sur la grève,
Goûtez tous les plaisirs et souffrez tous les maux;
Et dites : c'est beaucoup et c'est l'ombre d'un rêve.
Le coq chante là-bas ; un faible jour tranquille
Blanchit autour de moi;
Une dernière flamme aux portes de la ville
Brille au mur de l'octroi.
O mon second berceau,
Paris, tu dors encore
Quand je suis éveillé
Et que j'entends le pouls de mon grand cœur sonore
Sombre et dépareillé.
Que veut-il, que veut-il, ce cœur? malgré la cendre
Du temps, malgré les maux,
Pense-t-il reverdir, comme la tige tendre
Se couvre de rameaux?
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012