Poèmes

Souvenirs D'hôpital

par Paul Verlaine

Paul Verlaine

I

La vie est si sotte vraiment
Et le monde si véhément.
En fait de méchanceté noire.

Qu'à ce prospect sur l'avenir
Trop prochain et qu'au souvenir
De toute mon affreuse histoire.

Je préfère enfin l'hôpital.
Puisque tel est mon lieu fatal
Et ma sincère raison d'être
Et le seul bonheur que j'impètre.

Oui, je préfère en toute foi
Cette faveur bien due à moi,
Que tout repousse loin d'un monde
Malpropre et d'une vie immonde.

II

D'ailleurs, l'hôpital est sain.
On s'y berce sur le sein
De tel ou tel médecin.

Bon garçon et savant homme
Toujours ou presque ou tout comme.
Mais un compagnon, en somme.

Agréable, moins ou plus,
Mais qui, de tous ceux élus
Par des destins absolus.

Est, avec notre infirmière,
Ange à la voix coutumière,
Encor l'ange de lumière !



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top