Œillades au soleil
Reflets de Loire
Décrassant le chaudron des volcans
Son corsage liquide
S'écoule entre les trolles
Des galets s'ébrouent
Sur les flots transparents
Habillés de lichens et de mousses
Torturés par les crues
Des arbres étonnés
S'accrochent aux rochers
Le basalte luisant comme une truite
Dans la furie d'une marmite
S'use à tourner en rond
Dans les hanches d'un coude
Une Manon sans âge
Retrouve sa jeunesse
Aux frissons d'un courant
Qui caresse sa peau
Gerbes d'eau
Ô ma Loire rebelle
Dans le secret des ombres
Où chahutant l'azur
Tu décuples tes eaux
Dans tes colères d'orage
Et des hommes de paille
S'enorgueillent * d'un pont
Qui dure quelques saisons
Perdu dans les limons
La dentelle des sources
Et les sables de Nantes
Disent combien est vain
De se croire granit
2017-07