Poèmes

Sonnet 51

par William Shakespeare

William Shakespeare

Ainsi mon affection sait excuser la fastidieuse lenteur
de ma triste monture, quand je m’éloigne de toi:
car pourquoi m’enfuirais-je en hâte des lieux où tu es?
Avant que je revienne, il n’est pas besoin d’un train de poste.
Oh ! quelle excuse ma pauvre bête trouvera-t-elle
à cette heure du retour, où la vitesse extrême ne pourra que me sembler lente?
Alors j’emploierais l’éperon, fussé-je monté sur le vent,
car sa course ailée me paraîtrait immobile.
Alors, pas de cheval qui puisse emboîter le pas avec mon désir;
aussi mon désir, fait du plus pur amour, hennira-t-il,
coursier idéal, dans toute l’ardeur de son élan;
et mon amour, trouvant en lui-même l’excuse de mon haridelle, dira:
Puisqu’en quittant l’être aimé elle allait si volontiers tout doucement,
moi, je cours vers lui, qu’elle aille comme elle voudra!

Extrait de: 
Traductions de William Shakespeare (Victor Hugo)



Poème publié et mis à jour le: 06 September 2017

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