Aux étés flamboyants sous des clartés brûlantes,
Quand le soleil s’abîme à l’horizon vermeil,
Il meurt dans un lit d’or, draps de pourpres sanglantes,
Voiles riches du soir qui traîne le sommeil !
À cette heure où, dans l’air, les senteurs émanées
S’exhalent lentement des bois silencieux
Et vastes, les reflets du soleil dans les cieux
Rougissent les tapis des mousses d’or fanées !
Le fleuve miroitant comme un étrange émail
S’endort ; le calme énorme et le repos emplissent
L’âme ; et les cieux couleur d’améthyste se plissent
Avec des chatoiements superbes de corail !
II
Mais quand l’automne passe un vêtement mouillé,
Lorsqu’un ciel gris étend son immensité vague,
Et que le vent — courbant, au grand bois dépouillé,
Les arbres gémissants — passe comme une vague,
Dans son voile obscurci de brumes suspendues,
Un rideau gris de suie éteint les sourds sanglots
Du soleil, qui jadis se mourait dans les flots
Riches et glorieux des pourpres épandues !
Frileusement plongé dans un triste sommeil,
Envahi par l’ennui tout puissant qui l’étonné,
Et regrettant la gloire à son coucher vermeil,
Le soleil meurt d’ennui dans les brouillards d’automne.
Poème publié et mis à jour le: 14 February 2023