I
Un copain qui sort d’une sape
Et s’étire,… un ratier qui jappe,…
Le quart de jus chaud qui retape,…
L’Aube…
La manille au fond des abris,…
Bruit de gamelles, de fusils,…
La lettre qu’on lit, qu’on écrit,…
Midi…
Les lignes meurent dans l’brouillard,…
Des pas sourds, – la corvée d’ pinard –
Une fusée monte,… un coup part,…
Le soir –
II
« T’es la barb’, v’là qu’ tu nous inondes
De clarté, p’us moyen d’ dormir ! »
Et j’ sors ma tête furibonde,
Prêt à hurler, prêt à vomir
Des injur’s, de la toil’ de tente…
C’est le voisin de gauch’, qui tente
De fair’ coller un lumignon
Sur son sac. – « T’en fais pas, tiens bon,
Qu’i dit, on les aura, Poteau ! »
Il tire liquette et flanelle
Puis à la lueur d’ la chandelle
Épluch’ les coutur’s, sans un mot.
Poème publié et mis à jour le: 02 May 2025