Si tristes les vieux quais bordés d'acacias !
Pourtant, toi qui passais, tu les apprécias
Ces vieux quais où tel beau cygne de l'eau changeante
Entre parfois dans une âme qui s'en argente.
Si tristes les vieux quais, les eaux pleines d'adieux,
Inertes comme les bandeaux silencieux
D'une morte ! les eaux sur qui pleure une cloche,
Les immobiles eaux sur qui le carillon
Égoutte ses sons froids comme d'un goupillon.
Et plus tristes les quais lorsque l'hiver approche !
En mai, quand le ciel rit, on s'était essayé
À mettre de la joie aux vitres des demeures,
- Tendant de rideaux blancs le passage des heures -
Et des roses afin que l'air fût égayé,
Petit luxe, au-dehors, de l'aisance des chambres...
Mais quand l'hiver revient, quand cinglent les décembres,
Les acacias nus, filigranés en noir,
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012