Si l'Amour est un feu d'où vient sa froide glace
Si
Mort d'où vient son vivre animé du
Trespas
Si douleur d'où le fruit de ses jeunes esbas
Si plaisir d'où le dueil qui son plaisir efface
S'il est repos d'où vient que la peine il embrasse
Si paix qu'il se mutine et s'attise aux combas
Si flèche que le cœur ne le redoute pas
Si liberté d'où vient que luy mesme s'enlasse
Si douceur d'où son boire est plus fiel que le fiel
Si joye que son cry de pitié bat le ciel
Si faveur que sa grâce est l'estreme suplice
Si jeunesse d'où vien que les vieux il domtoit
Il ne faut que ma voix sa force définisse
Tant plus on le fréquente et moins on le cognoit.
Si tu pouvois
Maillard animer ce tableau
Des
Grâces des
Vertus et de la
Saincte flamme
Du beau pourtraict qu'Amour a gravé dans mon ame
Cent fois je beniroy ta main et ton pinceau
Pour attiser mes feux emaille un renouveau
De fleurons espanis au verger de ma dame
Cerne en deux arcz son front et son œil qui m'enflamme
Paroisse de
Paphos le plus rare flambeau.
Son poil d'or qu'il soit d'or sa joue soit vermeille
Et sa bouche petite et petite l'oreille
Et son sein haletant souspire ma doulleur
Tire encor ce
Mais non rabaisse ton courage
Je la feins beaucoup mieux que tu ne fait l'ouvrage
Mon œil en est le peintre et l'object sa couleur.
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017