Poèmes

Serre Chaude

par Maurice Maeterlinck

O serre au milieu des forêts !

Et vos portes à jamais closes !

Et tout ce qu'il y a sous votre coupole !

Et sous mon âme en vos analogies !

Les pensées d'une princesse qui a faim.

L'ennui d'un matelot dans le désert,

Une musique de cuivre aux fenêtres des incurables.

Allez aux angles les plus tièdes !

On dirait une femme évanouie un jour de moisson ;

Il y a des postillons dans la cour de l'hospice;

Au loin, passe un chasseur d'élans, devenu infirmier.

Examinez au clair de lune !

(Oh rien n'y est à sa place!)

On dirait une folle devant les juges,

Un navire de guerre à pleines voiles sur un canal,

Des oiseaux de nuit sur des lys.

Un glas vers midi,

(La-bas sous ces cloches!)

Une étape de malades dans la prairie,

Une odeur d'éther un jour de soleil.

Mon
Dieu! mon
Dieu, quand aurons-nous la pluie.
Et la neige et le vent dans la serre !



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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