Le vent rabat mes branches
Je casse
Un marcottage s’impose
Me voici nu
Fragile et sans défense
Dans la gadoue mon gars
Avance
A pas de mots contés
Je ne suis pas comptable
De mes erreurs passées
Ni des vôtres
Mais ça fait un sacré terreau
Où pousser
Alors je pousse ma nouvelle cocagne
Pourtant
J’ai à dire ce qui dérange
A rebours de cervelle
Tous les hommes écrasés
Qui ne font pas un pli
Je dis le droit de vivre
Et d’être heureux
À contretemps de nos soucis
Bouillie de carton pâte
De tôles froissées
Ils sont dans l’absence des yeux
Carnivores comme nous
Ils mangent leurs papiers
Puis le premier de leurs poings
Ils n’ont plus qu’une Manche
Pour un rosbif buffet
Ce sont nos restes
Ce que nous allons devenir
Ce que nous deviendrons
Allons-nous les jeter
Par le trou à poubelle
De notre humanité
Quand je publierai ce poème
Ils seront morts
Le vent cassera mes branches
Aurai-je encore envie
De marcotter.
2016-03