Poèmes

Ronedau Xliv

par Vincent Voiture

Pleurez mes yeux, et vous fondez en eaul,
Toute ma joie est enclose au tombeau.
Un jeune enfant, ma chère nourriture,
Vient d'être mis dans cette sépulture.
Qui le croirait! c'est le petit
Rondeau.
Je fus son père, et sa mère
Isabeau. ô vous jadis qui le vîtes si beau,
Chaste
Julie, après cette aventure,
Pleurez.

Et toi,
Phébus, trace de ton pinceau
Dessus sa tombe un superbe tableau,
Où soient dépeints en moult belle figure
Les plus hauts faits du feu petit
Voiture;
Pour vous, passants, voyant cet écriteau,
Pleurez.



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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