Il est du moins au-dessus de la terre
Un champ d'asile où monte la douleur ;
J'y vais puiser un peu d'eau salutaire
Qui du passé rafraîchit la couleur.
Là seulement ma mère encor vivante
Sans me gronder me console et m'endort ;
O douce nuit, je suis votre servante :
Dans votre empire on aime donc encor !
Non, tout n'est pas orage dans l'orage ;
Entre ses coups, pour desserrer le cœur.
Souffle une brise, invisible courage,
Parfum errant de l'étemelle fleur !
Puis c'est de l'âme une halte fervente.
Un chant qui passe, un enfant qui s'endort.
Orage, allez ! je suis votre servante :
Sous vos éclairs
Dieu me regarde encor !
Béni soit
Dieu ! puisqu'après la tourmente,
Réalisant nos rêves éperdus,
Vient des humains l'infatigable amante
Pour démêler les fuseaux confondus.
Fidèle mort ! si simple, si savante !
Si favorable au souffrant qui s'endort !
Me cherchez-vous ?
Je suis votre servante :
Dans vos bras nus l'âme est plus libre encor !
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012