Poèmes

Reddition

par Paul Verlaine

Paul Verlaine

Je suis foutu.
Tu m'as vaincu.

Je n'aime plus que ton gros eu

Tant baisé, léché, reniflé,

Et que ton cher con tant branlé,

Piné — car je ne suis pas l'homme

Pour
Gomorrhe ni pour
Sodome,

Mais pour
Paphos et pour
Lesbos,

(Et tant gamahuché, ton con)

Converti par tes seins si beaux,

Tes seins lourds que mes mains soupèsent

Afin que mes lèvres les baisent

Et, comme l'on hume un flacon,

Sucent leurs bouts raides puis mous

Ainsi qu'il nous arrive à nous

Avec nos gaules variables.

C'est un plaisir de tous les diables

Que tirer un coup en gamin.

En épicier ou en levrette.

Ou à la
Marie-Antoinette

Et estera jusqu'à demain

Avec toi, despote adorée

Dont la volonté m'est sacrée,

Plaisir infernal qui me tue

Et dans lequel je m'évertue

A satisfaire ta luxure.

Le foutre s'épand de mon vit

Comme le sang d'une blessure...

N'importe !
Tant que mon cœur vit

Et que palpite encor mon être,

Je veux remplir en tout ta loi,

N'ayant, dure maîtresse, en toi

Plus de maîtresse, mais un maître.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top