La terre n'est serrée que par les racines et ne bouge que par ses fleuves - ou le haussement d'épaules d'un volcan.
Et si, un jour, fleuves et rivières décidaient de couler en sens inverse ?
Que ferions-nous devant ce fiasco à l'insolence cosmique ?
Ce serait la panique à la source, le déluge sur la montagne - et non au ciel -, un défi à la pesanteur mythologique.
Qui boirait toute l'eau flottant aux cimes ?
La marine y perdrait sa légitimité.
Que deviendrait la mer sans alimentation ?
Les poissons se révolteraient-ils ?
Seul l'oiseau - qui voit loin sans comprendre -, pavoiserait.
Ses ailes s'agrandiraient peut-être, donneraient une ponctuation d'ombre au charabia originel.
La logique de l'histoire serait déboulonnée - bon débarras !
L'homme pourrait courir la chance d'être réinventé.
Et l'on changerait enfin de calibre.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012