Poèmes

Quelques Pas Encore

par Gérald Neveu

Lorsque j'aurai ouvert toutes mes forces

A battan t écumeux

Quelqu'un passera

Dans la rue verte et pauvre

La rue dont les cils sont des cris.

Place au froid de l'été !

Des bûches éclatantes

Parfument

Les rayons fuyants de la nuit

Jusqu'au silence.

La main étroite et forte

Passe sous les fenêtres

Passe sans saluer.

La tige du sommeil

Transperce les visages

Les grands visages bleuis par la course

Et que l'on reconnaît soudain

Dans les puits solitaires.

Craquez, crachez

Longs feux de dédain !

Une parole sera dite

Où l'on reconnaîtra

L'homme incertain et triomphant

Comme une banderole,

Comme un printemps dur

À la salive bleue,

A la couronne sale et crépitante

De dangers.

Un homme descendra la rue glissante et noire,

À ciel ouvert.

Un homme écoutera passer

La tendresse

Dans ses poings fermés.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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