Quand j'observe ma main
liée
presque paralysée d'être arrêtée
sur une ligne vide
puis l'autre
je ris de travers
je ris de ma main
d'une marque posée
au milieu de la page
comme une cloche en panne
Je m'en vais
rayé du texte
prochain
Je ris
à gorge empruntée
de ce survol aveugle
et stérile
Je ris de ma voix mouillée
par l'haleine d'un cauchemar laborieux
dont dorénavant
je ne me réveillerai pas
Je ris de mes lignes entassées
en rangées poussiéreuses
semblables à des zéros parcheminés
dans leurs pâles sarcophages
Je ris d'une chance envolée
avec les fleurs du sommeil
d'une écriture que le papier noircit
à chaque ligne
Je cherche ce qui va me retirer
de ma main
et je ris d'une cape que l'air
va inscrire sur ma bouche
d'un éternuement de soulagement
que me réserve
le festival de la poussière
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012