Le vent, de sa masse bleue, remplit l'espace ensoleillé et l'Escaut, peint en vert, ondule sous les transadantiques roses
Les navires ont fait escale
dans le golfe du
Bengale
Le yacht blanc est une mouette
le remorqueur luit comme un phoque
Un calme tumulte règne les docks sont bondés de trafic le fer rebondit sur les dalles les cordages sentent le goudron
Une grue délicate soulève un énorme bloc de basalte comme une dame prend un sucre en levant le petit doigt
Les blanches cabines sont vernies comme des chambres de jeunes filles et l'acier luisant des machines est chaud comme une nuit d'amour
Le nègre, chauffeur de navire, rêve, appuyé au bastingage, d'une obscure forêt de cachou sur le
Zambèze du
Mozambique
Une sirène bâtit au ciel sa lourde maison sonore et le vent sculpte une statue dans un bloc épais de fumée
Les steamers tirent sur leurs amarres mon cœur est un matelot ivre
Vancouver,
Tombouctou,
Singapore, c'est à combien de kilomètres?
Le fleuve est une pelouse rapide maintenue entre les deux quais et les carènes multicolores sont les blouses des jockeys
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012