Poèmes

Port

par Paul Neuhuys

Le vent, de sa masse bleue, remplit l'espace ensoleillé et l'Escaut, peint en vert, ondule sous les transadantiques roses

Les navires ont fait escale

dans le golfe du
Bengale

Le yacht blanc est une mouette

le remorqueur luit comme un phoque

Un calme tumulte règne les docks sont bondés de trafic le fer rebondit sur les dalles les cordages sentent le goudron

Une grue délicate soulève un énorme bloc de basalte comme une dame prend un sucre en levant le petit doigt

Les blanches cabines sont vernies comme des chambres de jeunes filles et l'acier luisant des machines est chaud comme une nuit d'amour

Le nègre, chauffeur de navire, rêve, appuyé au bastingage, d'une obscure forêt de cachou sur le
Zambèze du
Mozambique

Une sirène bâtit au ciel sa lourde maison sonore et le vent sculpte une statue dans un bloc épais de fumée

Les steamers tirent sur leurs amarres mon cœur est un matelot ivre
Vancouver,
Tombouctou,
Singapore, c'est à combien de kilomètres?

Le fleuve est une pelouse rapide maintenue entre les deux quais et les carènes multicolores sont les blouses des jockeys



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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