Peindre le rire d’un enfant
Jet d’eau
Cascade
Bonheur brut
Résonnances d’un paradis oublié
Echos du vent dans les blés
Blonds laiteux
Souples à toutes sollicitudes
Comme surgit de nulle part
Une gaieté qui improvise dans les aigus
À perte de souffle
Vitale
Toute la palette des couleurs
Pressée sans préméditation
Comme un défi à toutes règles
Impétueuses
Prisme des larmes
Chaque couche recouvre l’autre
Plus belle encore
Plus vibrante
Et nous adultes à découvert
Surpris
Presque emportés
Irrités
Franchement en colère
Brisant net cet excès d’arc-en-ciel
Trop grands
Nous voudrions effacer
Sous cape
Brisures d’enfance
Quelques éclats encore
S’éteint dans de gros soupirs gris
Et meurt
Tandis que les yeux restent aux aguets
Peindre ainsi
Sans renoncer
Jusqu’aux derniers poils du pinceau
Et puis avec le bois
Les doigts
Légers
Chatouilleux sur la peau de l’enfant
Et le rire renaît
Insouciant
Donnant toute sa clarté au tableau
Lumière vive
Pensée que l’on croyait perdue
2016-07