Poèmes

Paysannerie

par Maurice Vaucaire

À pas lourds, six bœufs roux tiraient tranquillement
Notre char plein de foins coupés la veille même ;
Sur eux, petite muse odorante que j’aime,
Originale alors tu te hissas gaîment !

Et puissamment plaintif un âpre meuglement
Montait, rendait plus doux ce rustique poème
Au loin se déchirait un grand nuage blême ;
Nous étions étendus et rêvions longuement.

Et les herbes avaient une odeur irritante,
Ta robe s’étalait sur elles, éclatante.
Ta lèvre était plus rouge, et plus gris tes grands yeux ;

L’air humide mordait notre peau rafraîchie ;
Et nous sommes rentrés à la ferme blanchie,
Tout heureux de nous être aimés si près des cieux.



Poème publié et mis à jour le: 02 May 2025

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