Quelle tristesse après le plaisir, mon amie,
Quand le dernier baiser, plus triste qu’un sanglot,
S’échappe en frémissant de ta bouche blémie
Et que, mélancolique et lente, sans un mot,
Tu t’éloignes à pas songeurs, ô mon amie !
Pareille à la douleur des adieux, dans le soir,
L’angoisse qui nous vient de la volupté lasse !
Pareille au vers qui ne sait plus nous émouvoir,
Pareille au noir cortège impérial, qui passe
Dans le funèbre éclat des cierges, vers le soir...
Et je te sens déçue et je me sens lointaine...
Nous demeurons avec les yeux de l’exilé,
Suivant, tandis qu’un fil d’or frêle nous enchaîne,
Du même regard las notre rêve envolé...
Autre déjà, tu me souris, déjà lointaine...
Poème publié et mis à jour le: 20 October 2022