Poèmes

Ou la Femme

par Paul Eluard

Paul Eluard

L'indifférence violemment exclue

Tout se jouait

Autour du ventre sans raison et des paroles sans suite

D'une femme faite pour elle-même

Et plus nue que réelle

Elle avait un charme de plus
Que celle dont elle était née
Qui promettait

Recueillait tant de merveilles
Tous les mystères
Dans la lumière écarquillée
Sous son énorme chevelure
Sous ses paupières basses

A voix sourde mêlée de rires

Elle et ses lèvres racontaient

La vie

D'autres lèvres semblables aux siennes

Cherchant leur bien entre elles

Comme des graines dans le vent

La vie aussi

D'hommes qui n'y tenaient guère
De femmes aux chagrins bizarres
Qui se fardent pour s'effacer

Et nul ne comprenait sur quel fond de délices et de certitudes

La mémoire future la mémoire inconnue

Jouerait mieux que l'espoir

A jamais joué dans le commun dans l'habituel.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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