Napoléon aux pyramides
À travers mon regard l'histoire regarde
Vos actes de bravoure et d'armes, elle garde
La gloire éternelle ,les œuvres intrépides
Comme ces rêves de sable , ces pures pyramides .
Je vous ai choisi pour affronter le temps
Comme ces pierres blanchis, érodées par le vent
Qui tiennent bon, debout , depuis des millénaires
Soldats , leur lutte pour durer c'est aussi notre guerre
Ensembles montrons que la vie sans renom
Sans avoir, maréchal , dans son sac, son bâton ,
Mérite peu d'intérêt , une coquille presque vide
Qui s'accroche sans destin à ces pierres avides
Assoiffées , comme nous, soldats , d'immortalité ,
Soyons prêts à la vivre, cette belle épopée .
Dans des plaines étrangères on portera des guerres
Et nombreux d'entre vous resterons à terre
Engraissant de leur âme , de leur corps jeunes encore
Des lointaines contrées et leur armées pléthore .
Vous serez ,foules immenses, à mourir surtout;
N'ayez peur , n'ayez pas, l'empereur veille sur vous ,
Dans les affres des luttes, les combats sanglants ,
L'empereur vous guide, et son air triomphant
Protégera vos etoiles au -delà de la mort,
Son âme immortelle partagera votre sort.
Au-dessus de vous , les yeux dans l'avenir
Mon regard porte loin, il voudrait en finir
Avec ces pays , territoires, royaumes, villages,
Ces vestiges d'antan , venant d'un autre âge
Unifier le monde , le rendre gouvernable
Par le sang de vos fronts et ma main secourable ,
Un seul pays, un seul. sujet d'une volonté
Pour pouvoir commencer enfin à gouverner
Un pouvoir unique, agissant de concert
Avec une tête , deux bras et deux mains de fer
Cessant ce manège de dinasties et rois,
Ma tête impériale comme suprême loi.
Cet avenir demain qui fait frémir l'horizon
Faisant vibrer nos glas au même diapason
Est à portée de main , sous nos yeux éblouis ,
Son visage enfantin nous fait signe, sourit,
Avec vos armes, autour du drapeau,en chantant,
On le sortira au forceps , du ventre du temps ,
Je serai la , entier ,attendant , et vous avec moi
Nourrir sa faim, l'elever, l'aimer ,guider ses pas
Vers le royaume céleste descendu sur la terre
Contre la tyrannie qui enchaîne et serre
Vos coeurs braves et sereins dans le piège de la vie
Enchaînée elle-même par cet autre infamie
L'esclavage des âmes , tyrannie de l'esprit
Enfermant nos corps desquels se nourrit
Cette bette immonde qu'on verra en enfer
À la fin des nos peines, à la fin de nos guerres.
Soldats la fatigue nous gagne en marchant
Les balles qui guettent nos blessures en sifflant
La soif de gagner nos vies en mourant
À travers ces épreuves de feu, endurant
Vous rend à mes yeux précieux ,ineffables,
Vivre avec vous ces instants mémorables
Me remplit d'une joie au-delà des images
Mon cœur rompt les amarres ,oublie d'être sage
Il vous parle, fiévreux ,comme d'un amour naissant
Emporté dans sa cour, audacieux, délirant ,
Voudrant porter ses lèvres à sa bien aimée ,
Pour lui offrir en hâte ses tendres baisers.
Je vous prends sous mon aile, vous êtes mon bouclier,
Nul autre pouvoir ne pourra séparer
Vos destins confondus dans une seule effigie,
Celle d'un aigle royal , défendant sa patrie .
Dans vos marches, souverain, vos succès j'accompagne ,
Mon génie , vos efforts, voilà ce qui gagne
Nos batailles au-delà de toute espérance ,
Nous deux, unis, c'est le génie de la France.
Plus tard ils vont dépeindre ma satanique figure
Avec des termes choisis, des mots qui endurent
Toutes les souillures d'une langue, ses horribles excès,
Pour m'éloigner de vous ,de moi, de mes faits .
Ils changeront , bavant , nos guerres en errances,
Nous arrachant ainsi du sein de la France
Nous accusant, ces fourbes, dans leur méchanceté ,
D'avoir terni l'image de tout ce qu'on a aimé ,
Ce peuple, ce destin, ce grand pays , la France,
Que puis-je mourir mille fois cette douce souffrance
D'être français toujours , toujours auprès de vous,
Soldats, ce défi est votre noble rendez-vous,
Meritons-le, ensemble car c’est notre seul salut.
Soldats, du fond du cœur, l’empereur vous salue.