Tu t'apprêtais à parler
quand ta main a tremblé
Un tic a parcouru ton visage
et le mot est resté dans l'entrée
à attendre le calme complet de ton corps
avant de passer en se trémoussant, à pas rapides
enjoué, aérien
C'est que lui
est un mot libre de dire ce qu'il veut
n'est pas moi
Il n'est pas toi
Il est libre de dire le séisme
qui bat dans notre silence
et libre de ne rien dire
Il est lui-même
non ce que nous voulons dire
ou voudrions faire dire correctement à la langue
Il peut laisser ses cheveux flotter au vent
et partir
car un seul sens ne lui suffit pas
ne calme pas son appétit
ou parce que le grelot des lettres
n'arrive pas à suivre sa danse
Il peut s'effacer de lui-même
puisque l'effacement ne tue pas les mots
et que les mots ne comblent pas l'effacement
Alors ta main a tremblé de nouveau
Le tic a fait battre tes cils
Le silence a regagné son petit trou
là-bas derrière la fenêtre
derrière les murailles de notre perplexité
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012