Poèmes

Morte-Eau

par Daniel Gélin

Mort

À peine chancelante, mon âme est à morte-eau.

Vraiment rien ne se passe, ne me tracasse.

Je sens mes nerfs brûlés se dessécher

Encore abandonnés comme un morne varech,

Sentant le sel, le sable et la méchanceté d'un soleil dédaignant

J'attends, j'entends mes viscères patienter

Organes convalescents mais prêts à se signaler.

Je fais de tendres efforts

Pour espérer le battement des horloges de la marée

Presque violente et comme moi indignée des malheurs

De ce monde qu'il faut subir.

Ou alors, ou bien alors,

Cette marée basse qui éloigne les oiseaux des rivages

Et s'amuse à devenir miroir pour le grand ciel scintillant

Du bleu exquis d'un ange

Où l'on sent que tout est possible

Et digne d'être chanté, de s'enchanter du passé,

Des enfants et des prières à peine murmurées des
Justes

Méconnus comme il se doit.

Au-dessus, sur la ville corsaire, le cri joyeux et cruel des mouettes.
Ce cri encourage à me souvenir, à redevenir l'enfant exalté de tout
Ou le vieillard « abymé » qui fait de lumineux projets
Juste avant l'arrivée de l'Ankou >.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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