Le jour de ma naissance
Papa planta un chêne
Pour mon dixième anniversaire
Je voulus que mon arbre souffle mes bougies
On attendit longtemps
Il n’y avait pas de vent
À vingt ans j’étais pressé
J’avais le poing furieux
Je voulais faire table rase
Du présent et aussi du passé
Je n’avais de discours que pour ce qui serait
Et n’existait que par demain peut-être
À trente ans j’ai pris un gland sur la tronche
C’était mon arbre
Je l’avais oublié
Je n’étais pas de bois
Alors j’ai adopté
Deux enfants déjà grands
Dès lors les glands ont pris grand soin de m’éviter
Aujourd’hui je suis vieux
Et toi encore bien jeune
Adossé à ton tronc
Je t’écris quelques mots
Tu les disperseras à l’automne des feuilles
2016-05
Au sujet de Marcel Faure
A Propos
Présent dans quelques revues, j'ai aussi publié un recueil "Petite fugue stéphanoise" aux éditions l'Harmattan.
Poème publié et mis à jour le: 26 April 2021