Poèmes

Mnasyle

par Albert Samain

Le troupeau maigre épars aux roches du rivage
Broute le noir genièvre et la menthe sauvage...
Au large la mer luit comme un métal ardent.
Soudain le bouc lascif se dresse et, titubant,
Sur la chèvre efflanquée à l'échiné rugueuse
Satisfait au soleil sa luxure fougueuse.
Et Mnasyle, l'éphèbe en fleur de Scyoné,
Aussi beau qu'une vierge et d'iris couronné,
De ses longs yeux d'or noir le regarde étonné ;
Et, pris de langueur vague en l'exil de la grève,
Laisse flotter sa main sur sa chair nue, et rêve...

Extrait de: 
Aux flancs du vase (1898)



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

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