Je ne meurs pas de faim
Je n'ai pas froid
Mes amis sont nombreux
Un petit confort matériel et affectif
Mais cela n'est rien
Je pourrais vivre loin de tout cela
Dans le dénuement d'une cellule monastique
Ou ailleurs démuni de tout
Mais loin de ma bibliothèque
Non je ne pourrais pas
Cette fenêtre étroite qui m'éclaire
Ces souvenirs consultables à l'envie lorsque la mémoire s'enfuit
Ces espaces vierges dont mes yeux ne viendront jamais à bout
Ce livre ultime que jamais personne n'écrira
Page après page j'avance
Mes yeux fatiguent
Mon cœur s'exaspère de la lenteur de mes pas
Je sculpte les heures et les minutes avec des mots
Mon univers toujours en expansion
J'avance à vue
Allégé de tout
De mon propre poids aussi
Je suis au plus intime de moi-même
Avec
Toujours
Cet étonnement de nouveau né
Je n'ai pas d'autre richesse que les livres.
2011-01