Nise était dans son aurore,
Et sur son sein agité.
Déjà commençaient d'éclore
Les trésors de la beauté :
Sur ses lèvres demi-closes
Erraient déjà les soupirs.
Comme autour des jeunes roses
On voit voler les zéphyrs.
Nise avait vu le feuillage
Seize fois naître et mourir :
Silvandre était du même âge ;
C'est l'âge heureux du plaisir :
Ils s'aimaient d'amour si tendre.
Qu'on doutait, voyant leurs feux,
Qui de
Nise ou de
Silvandre
Etait le plus amoureux.
Dès que
Nise était absente.
Tout affligeait son amant :
Loin de lui, sa jeune amante
Souffrait le même tourment :
Ils allaient aux mêmes plaines
Faire paître leur troupeau.
Buvaient aux mêmes fontaines.
Dansaient sous le même otmeau.
Si l'un chantait un air tendre,
L'autte aimait à le chanter :
Nise, en écoutant
Silvandre,
Sentait son cœur palpiter :
Silvandre était dans l'ivresse,
En l'écoutant à son tour,
Et l'interrompait sans cesse
Par des baisers pleins d'amour.
Mais un jour,
Nise frissonne,
Ses yeux se mouillenr de pleurs.
Et son âme s'abandonne À de secrètes terreurs.
Hélas ! dit-elle, je tremble,
Et ne fais que soupirer !
Nous sommes si bien ensemble !
Faudrait-il nous séparer ?
Dans l'instant, le ciel se couvre :
Un voile épais noircir l'air.
Et du nuage qui s'ouvre
Sortent la foudre et l'éclair :
Nise éperdue et tremblante.
Tient son amant dans ses btas.
Et la flèche étincelante
Donne à tous deux le trépas.
Ils reposent sous l'ombrage.
Où le ciel finit leurs jours ;
Sur les arbres du bocage
On a gravé leurs amours ;
Et sur la tombe paisible
Qui contient ces tendres cœurs,
Souvent un berger sensible
Aime à répandre des fleurs.
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017