Poèmes

L'Ombre Plus Vaste

par Pierre Reverdy

Pierre Reverdy

Ni eux ni rien pas même
Lui

Des marches parmi les branches qui escaladent les

nuages
On ne peut pas trouver le numéro ni la rue ni le nom

des routes bleues coupées par les angles des toits

et les droites lignes tranchantes des balcons
Mais le mur s'étend de la porte à la rampe qui arrive

en haut très vite sans bouger
Le même mouvement nous fait tourner dans le sens

de fa fumée qui déforme les maisons rigides sur le plan
Et mon regard tombe d'en haut sur cette ville où les

rues se tiennent toutes vers le même motif
Le ciel mal accroché pèse sur le courant
Il faut s'attendre à tout

Dans ce point encore mal organisé de l'horizon
Le clocher aimanté attire l'oiseau noir qui tourne

avec la nuit
Le nuage passe un peu plus bas et l'avion aussi souple

que la vague et le cheval saute sans bruit
Et les hommes qui se cachent les bêtes qui regardent

les arbres qui se penchent même les pierres se

désunissent

Et puis l'immense oiseau repart

Gonflé de vent

Et blessé de quelques étoiles dans les ailes



Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017

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